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5616 | 701 | Qu'on luy avoit raporté,qu'il avoit reporté,qu'il avoit quel quedeffein fur Ypolite ; mais quepout quel ques conſiderations qu'on ne ſçavoir pas,il ne l'avoit pas encore teſmoigné. Que ſi c'eſtoit de peur qu'il ne l'euft agreable,il luy declaroit deflors quil cónoiffoit Y polite pour eftre d'u ne maifon ſi illuſtre d'une condition fi ver tueuſe& d'une beauté fi rarequ'il n'en ſça voit point au monde qu'ildeuſt fouhaiter a vec tant de raiſó pour la belle fille. | NMw5AAAAcAAJ |
5617 | 702 | Le malin eſprit te puiſſe ema · porter difois-je entremes dentsquand il arriva un ſerviteur qui étoit plus eſprit que corps tant il étoit extenué lequel appor toit on plat de viande qui ſembloitavoir éré levéde deſſus luy accompagné d'un na vet qui étoit au milieu dreffé de même qu’un bilboquet. | eiiVAEvW494C |
5624 | 703 | Cependant com me la beauté de cette Princeſſe qu'il auoit veuë à ce Temple qui eſt ſur le chemin d'Ainathonte auoit fait vne forte impreſſion dans le coeur de Timanteil en parla encore pluſieurs fois : de ſorte que com me Antimaque à cauſe de l'amour qu'il avoit pour Doride ; euſt eſté rauy que Timante euft eſpouſé Parthenie il ſe mit à luy dire que c'eſtoit veritablement de cette Princeſſe qu'il pouuoit de uenir amoureux auec honneur : & non pas d'une Perſonne inconnuëqui peut-eftre n'auoit aucune beauté : & qui du moins auoit quelque choſe de bien particulier & de bien bizarre dans l'eſprit. | Dv86AAAAcAAJ |
5647 | 704 | Et icelluy meſſire lames moult iré ,& troublé de ſoy ainſi veoir deſarmé de fa lance & de fahachemoult vivement & toſt print fa daguefi en cuida ferir meſ fire lacques au viſagequiſe combattoit ſansviſiere& avi i fage deſcouuert: mnais meſſire lacques le voyant venir & as approcher de luy moult viuement de fa main feneſtre le bouta arriere & le fit reculer. Nonobſtant ce icelluy meſſire OK lames s'esforçoit detout ſon pouuoir pour le cuider ferir au viſage. Lors meſire Iacques iecta ius fa hache& de fa main feneſtre printicelluy mellire lames par le vuide de la piece& le tenoit ſi fortqu'il ne politoit approcher de luy ; & de la main dextre tira ton eſpéequi eſtoit vn eſtroict eftoc& le print au plus pres de la poincte pour en cuider faire da guecar il auoit perdu la ſienne& ne ſçauoit comment; & dient les aucunsque celluy qui luy deuoit bailler,neluy bailla point. Et ainſi comme il cuidoit faire dague de fadicte eſpée commedict'eſt il en cuida ferir ledia meffire Iames par le fons de la main de laquelle il tenoit la bauiere; & en i cuidant ferirledict eſtoc luy coula hors de la main & de meura fans baſton . | On6-T4-1dwIC |
5648 | 705 | Il ne de mande encore que ces quatre ou cinq paroles & ou il les demande meſme comme vne grace & non me pas comme vne debte. Oui au contraire dés que plu ces fauorables paroles ont paſſé de l'oreille dans Co le coeur d'vn Amant ; le fon n'en eſt pas pluſtoft pas diſipe que ce meſme Amant ne pouuant plus lec deſirer ce qu'ilpoſſede deſire ce qu'il n'a point ; ces c'eſt à dire des preuues de cette affection qu'on bet luy à dit auoir pour luy. De ſorte qu'apres Cu cela n'agiſſant plus en Eſclaue il demande ce FO qu'il penſe luy eſtre deu ; & ne le demande plus auec la meſme ſoumiſſion. | Dv86AAAAcAAJ |
5661 | 706 | Voulez vous en me cachant ainſi votre penſée me faire craindre tous les maux enſemble ! Il eſt vrai répondit -elle en s'elluyant les yeux que je ſuis imprudente de vous donner ainti l'alarme& de croire que vous vous puiſſiez fâcher d'une choſe que vous trouverez juſte ſans doute & convenable au bien de notre amitié . | -gZXAAAAcAAJ |
5665 | 707 | Ainſi il alla en Eſpagne où il em barqua bien d'abord ; Son air& ſes ma nieres agréables lui donnerent entrée par tout il eut même le bien de plaire à beau coup de gens & entr'autres à Don Jean 1 D'autriche qui ſe declara en fa faveur. Mais une galanterie qu'il eut avec une Dame Ef pagnole lui fit denouvelles affaires de for te qu'il fut contraint pour mettre fa per fonne en ſeuretéde ſortir des Etats de la Couronne d'Eſpagne. | 1R06AAAAcAAJ |
5671 | 708 | Le prince Philippe ſurvint alors ; & s'adreſ fant à Ariarate : J'ai bien cru lui dit il que vous auriez de la peine à partir d'ici à moins que l'on ne vînt vous aider. Ne me regardez pourtant pas continua-t-il en ſe tournant vers Troïade comme un homme qui vous enlève Ariarate ; je viens vous le demander en dépôt & je me charge de vous le ramener bientôt plein de ſanté & de gloire. | AbZnxSzGVV0C |
5678 | 709 | Ceux quile virent auec cette nou. uelle marque de dignité creurent que le Roy pour recompenſer les feruices de les predeceſſeursluy auoit fait prefent de ſon Ordre : De façon que ſes amis venans l'én feliciter luy direntle ſuis raui,Monſieurque le Roy reconnoiſſant voſtre valeur vous ait tellement honoré de vous auoir fait vn ſi beau preſentdigne de voſtre pail ſance & de voltre merite. | 4_RCAAAAcAAJ |
5687 | 710 | Ce n'eſt pas qu'il n'y ait des heures où ils l'importunent : mais l'ennuy qu'elle en a ne laiſſe pas de ſeruir au diuertiſſement de la Compa gnie : enfin ie puis vous aſſurer que Zenocrite eſt vne Perſonne tout à fait cxtraordinaire. Vous pouuez donc iuger qu'Arpalice ayant autant d'ef prit qu'elle en a & logeant en melme Quartier la voyoit aſſez fouuent:elle auoitmeline ce priuile ge que Zenocrite ne parloit d'elle que comme d'vne Perſonne qu'elle eſtimoit fort. Il eſt vray que ie penſe pouuoir dire que la conuerſation qu’Arpalice eut auec elle ne ſerait pas peu à l'en tretenir dans l'amour qu'elle auoit pour la liberté : & lors qu'elle exageroit l'iniuſtice qu'il y auoit à ceux qui diſpoſoient abſolument de la volonté d'autruy ſans ſçauoir melme quelle elle deuoit eſtre il falloit tomber d'accord qu'elle anoit rai ſon : & qu'il n'y a rien de plus eſtrangeque de voir des Peres qui veulent obliger leurs Enfans à s'épou ſer vn iourfans ſçauoir s'ils s'aimeront ou s'ils ſe haïront; ſi leurs humeurs ſeront ſemblablesou op poſées; & s'ils pourront ſeulement paſſer vnc ap preſdilnée enſemble fans s'ennuyerbien loin d'y ettre toute leur vie. | Dv86AAAAcAAJ |
5691 | 711 | Cequ'entendant le Gaſcon en ſe tournant vers leNormád illuy dit en fe mocquant de luy :Et bien morbleur coquin font-ce des clouds.? Comme on les pendoit tous deux en meſme temps le Normand pleuroit diſant : Voyla grand pitié,iamais aucun de noſtre race n'a eſté repris de Iuſtice fiut il que ie faſſe ce deshonneur à mes parens ? | OKD820-7GJMC |
5692 | 712 | MadameNe vous tourmentez pas aioli : car il fauc croire que vous eſtes de telle valeur & etti me que vousmerirez bien que mainis au tres cheualiers qu'on ne penſe employent beurs viespour voſtre ſeruice m'aſſeurant quela guerre paracheuer. Dieu pouruoirra tellement à vos affaires que vous ſerez en repos exépte de coure faſcheric. len'eſpere pas cela,diſt elle . | sLYpHX9v9c4C |
5694 | 713 | Ces bons eſgueullez ſe pri . rent à rire& luy direntCertesMonſieur fous ne lc ſçauions pas,mais puis que vous le dites,nousle you lons croire . Cependão il fallut que celuyà qui on auoit vuidé la bouteille s'en retournaft en ſon logis & s'allaſt coucher ſans ſouper; ce qui luy ſer uit d'vne petite mortification pour les yieux pechez : Son compagnon plus dili gent que luycomme il le faut etre en tots le occaſion s'eſtoit rendu de bonne heure à la maiſon du Curé& auoit apporté ſon paftéſans toutesfois auoir pris garde s'il sfoit entier ou non . | 4_RCAAAAcAAJ |
5703 | 714 | Il en tua pluſieurs lui ſeul : & fecondé bientôt après par une troupe des nôtres que condui ſoit le jeune Philippe il y eut là une fort rude mêlée où les ennemis furent défaits. Mais nos gens furent rompus du côté où combat toit Démétrius ; & quoique ce prince y eût fait des actions dignes de la haute réputation ſa valeur l'ayant engagé en des licux où ſes ſoldats ne le pouvoient ſuivre on yint dire à Ariarate qu'il avoit été fait priſonnier. Philippe & lui penſèrent mourir de douleur à cette nouvelleIls y coururent & trouvèrent le jeune Antigonus qui faiſoitpour délivrer le roi ſon père tout ce qu'humainement il pouvoit entre prendre. | AbZnxSzGVV0C |
5720 | 715 | Ie deduiray icy par meſme moyen le double de la lettre que Pilate enuoia a l'Empe reur Tybere,priſe des recueils de Egeſipus,com me enſuit. Il eſt arriué nagueres que les luifscomme ie ſay vraiemér,ſe font eux & les leurs ſoubmis à vne cruelle & eternelle condamna tion. Car combien qu'ils cuffent apprins cela de leurs anceſtres que Dieu leur enuoieroic du ciel fon Sainctlequel ſeroit appellé leur „ Roy& qu'il deuoir iſſir & naſquit d'vne vier » ge& que le Dieu des Hebricux l'euft envoie „ lors demon Magiſtrat. | LyQV8P4-kLMC |
5721 | 716 | Mais ſuppoſé diſoit-ilque mes conjectu res ſoient fauſſes il eſt toujours vrai que fes parens doivent me porter chez elle.Or il n'y a pas d'appa rence qu'ils veuillent le corps d'Etrangle-Dieu,pour le faire enchaffercomme une Relique. Mais il y a apa parence au contraire que leur deſſein eft de faire quelque outrage au cadavre qui leur a peut-être fait quelque inſulte durant ſa vie. On me recom mande de ne dire moi queique choſe que je ſente. Et ſi l'on me crevoit les yeux ou qu'on m'arrachất les dents ou qu'on me ccupât les mains ou qu'on me fit enfin quelque piéce de cette nature où en ſe rois -je ? Le moyen en ce cas de ne dire mot. | EzeXgqfhMSkC |
5725 | 717 | Surquoy elle luy demandapardon de l'a uoir miſe en ce danger ayant eſté trompée par lespric res & les aſſeurances de ſon frere. Ariane luy reſpondit qu'elle ne s'eſtonnoit point ſi elle auoit fait quelque choſe en faucur de l'amitié qu'elle portoit à ſon frere& preſſée par ſes iinportunitez : qu'elle luy eſtoit bien obligée de quitter les intereſts d'vne perſonne fi pro che pour auoir foin des ficns & de luy auoir deſcou uert cette fourbe qui l'euft tenuë en erreụr & en trou ble toute ſa vie. Elles ſe ſeparerent apres quelques au tres diſcours ; & Ariane ſortie du Temple auec fer ment de ne chercher plus à ſe purifier dans Rome,où la chaſteté eſtoit ſujette à eſtre corrompuë par tant d'arti fices. Elle confefla à Melinte qu'il auoit eu raiſon de ſoupçonner quelque tromperic & apres luy auoir fait tout ce recit qu'il trouua luy meſıne eſtrangeils iuge sent qu'il falloit fc deffier de cét homme qui n'en de meureroit pas là puis qu'il recherchoit des moyens ſi puiſſans &•ſi rares. | uCBjYiEs1TQC |
5733 | 718 | Rois ou des Dynaſtes d'Egypteapel le Necao dans l'Ecriture qui certaine ment vivoit du temps de ces trois Rois Juifs puiſque l'Ecrituredit que ce fut ini qui fit mettre en priſon celui que le peuple avoit choiſipour Roy fans sa par ticipationcom fic couronner Eliakin fils de Toſias à qui il donna le nom de for 4. Reg. shim . Vinxit que eum Neobao Pharan 23:33 rex Egypti ne regnaret in Hierufalem 2. Par. Regemque inftituit Eliachin filium Joias 35.20. Reg. qu'Oſée envora des Ambaſſadeurs au Roy 17. 4 qui dominoitpour pour lors en Egypte & qua étoit Ethiopien. | OzJHCqmzG00C |
5744 | 719 | Le meſme Gentil-ho me pour ſe reconforter d'vn proces qu'il auoit perdu,alloit par la ville de boutique en boutique de rue en rue,cherchát des griefs àintereſt,gauf ſant & diſant quelque bon motoù il demandad vne groſſe femmefil y auoir longtemps qu'elle n'auoit veu ſon noc.Par mon amereſpondit ce fcgroſſe piece dechair chemirant entr'ouuer tecomme ces gros pourceaux gras iuſques ſur lacheuille du pićMonſieurmon amy,ily a plus de fixans.Ie vous priedit-il,quand vous lever rez,me recommander à luy : ouy en bonne foyrefpondit elle& à fon voiſin par le marché. | jtJVAAAAcAAJ |
5747 | 720 | Allez pourſuivit Henri avec cette fami liarité charmante qui lui gagnoit ſi puiſſamment: les cæurs ; auſſi bien il est dangereux de faire voir une Merveille achevée à un homme qui a le dif$ vernement auſſi delicat que vous. Ce fat aiuſ que Bellegarde obrint ſon congé & dés le lendemain ril prit le chemin de Cauvres où étoit alors la . id fameuſe Gabrielle d'Etrées. | aNYmNBcC-xcC |
5748 | 721 | Quoy quit fçeuſt faire pour adoucir & gaigner leurs eſprits ,il n'en pûtvenir à boutau contrai res c'eſt ce quiauançoit d'autant plus les affaires deſon Riual àquoy il ne trouua point de plus prompt ny de plus efficace remede que l'enlçuement,mais la peine eſtoitd'y faire conſentir Ambroſie ,dont l'eſprit irreſolu craignoit toutes choſes. | oZWZA6BIz3UC |
5757 | 722 | Et 2 encore de ce meſchant peche de pareſſe ( dičt ſainct Bernard ) mon amy iay veu aucuns fols s'excuſer ſur la fortune; a peine trouveras tu qu'un diligent puiſſe eſtre infortuné:mais ſi tu espa : & acedict ſainet reſſeux ,d'infortune ſerastouſiours accompagné Bernard: reuidere quæ ſua funtſumma prudentia eft. Il ne dićtpas ſeulement veoir ſes choſesmais reueoir: & ce reueoir s'entendque nul ne les peut trop veoir; car oyſeuſetez ſont treſſouuent le venin de la penſee des ieunes gens; & lereposdes ieunes eſt l'eſpeciale cauſe des vi ces. | On6-T4-1dwIC |
5760 | 723 | Vramy ſi ceux qui onteſté depuis luy & qui ont mis tant d'eſtars de CharbonniersGaigne denierslurez Racleurs,Porteursde foing & aurres Officiers de la ville en leur bourſeeſtoyent damnez ily en auroit bien & à preſent quand les Eſcheuins ſortent de charge ils ſe font payer cinq ou lix mil li-ures de vieux arreragesde rentes ſur toutes natures de deniers pourleur derniere main& Pils n'ont point de rentes ils achetes des arrerages de la vefue & de l'orfelin á lix elcuspourcent,& fe font payer de tout com1 mcayant droict par tranſport. | OHhh6t1b_UYC |
5782 | 724 | Mais Doriſtec s'y oppolali courageuſement,qu'elle proteſta de ſe laiſſer pluſtoſt tailler en pieces,que d'y conſen tir iamais.Toutes lesfois qu'Alderic ſe préſentoit deuant ellevous euſlicz dit qu'elle voyoit vn de mon ce n'eſtoient que reproches & outrages. Que ſi elle l'auoit haï parce qu'il l'auoit empef chee d'elpouſer Leopoldelle redoubloit la haine par l'empeſchementqu'il apportoit à ſon entree au Cloiſtre.Commeſi les fureurs euſſent eſté des faucurs pourle Baron il augmentoit ſon amour par ces contrarietez n’eſpargnant aucune indu ſtrie pour caſcher de gaigner ſon courage. Mais outre le deſpit de Doriſtee les artifice's de Praſilde eſtoient vn perpetuel obſtacle à ceſte reconciliation . Artifices qui à la fin furent cuen 2 tez& en meſme temps que ceſte malice fut del couuerte fut auſſi reconnue l'innocence de Leo pold par la fauſfecé des lettres ſuppoſees qui auoient eſté cauſe de la mort. | sIgiIaEuGnEC |
5789 | 725 | Adieu . Caliſte ayant receu cette ſecondelettre ,& s'eſtant rencontrée en meſme deſſein avec Lyſandre depuis le matin ,avoit desja fondé la volonté du guichettier qu'elle n'avoit point trouvé trop eſloigné de ſon deffein ;bien qu'il ne luy euft rien promis de particulierny elle auſſi rien offert. Seulement elle luy avoit comme on dit,taſté lepoux,& fenty ce qu'el le pouvoit eſperer de cette ame mercenaire& barbare:qui neantmoins fut tellement ad coucie par les preſens& par ſes careſſesque contre ſon naturel impitoyable il luy avoit teſmoigné qu'il reflentoit du regret en fon infortune& quelquedefir del'y pouvoir af Sifter. | NMw5AAAAcAAJ |
5795 | 726 | Et que je ſuis ſi loing de m'en repentir que ſi c'eſtoit à recommencer je ferois ce que j'ay faiet ? Mais vous Madameavez grande occaſion de pleu rertant pour le grant tort que en toute ma jeuneffe vous m'avez tenu que pour celuy que maintenant vous me faictes de me reprendre devant tout le monde d'une faulte qui doibt eſtre imputée plus à vous que à moy . Quand je aurois offenſé Dieu le Royvous mes pa rens & ma conſcienceje ferois bien obſtinée fi de grande repentance je ne pleurois . | h8otAAAAMAAJ |
5796 | 727 | Et qu'importe ajoû ta t il avec la derniere impudence de 00 quelque maniere qu'on ſurmonte lcs En nemis ou par l'or ou par le fer ou à force de Troupesou à forces de Louis? Tout cela eſt égal au fondspourvû qu'on parvienne à ſes fins. Qu'on achette la Victoire ou par ſon lang ou par ſa bourſe encit-elle moins à nous ? Mais je vous demande dit alors la Piſtole d'Angleterreelt -ce ainſi qu'un Alexandre un Céſar un Scipion ont fait la Guerre ? | ul86AAAAcAAJ |
5816 | 728 | Il n'y eut perſonne à 'qui les intencions guerrieres du Roi,ne donnaffent de la joye & quine promit de faire fon devoir. Le lendemain il fur à Tours. Le Marechal Duglas Duc de Touraine avoit amené depuis peudes 3 troupes d'Ecofle le Vicomte de Narbonne coure : 22 la fleur de celles de Languedoc & . le Duc d'A lençon les Comtes d'Aumale de Vantadour ,. & d'Etonnerre la Fayette Tournon & pluſieues autres braves François témoignerent une ardente envie de combatere ; mais toutes ces bonnes in tentions n'eurent pas d'abord de fi bons effets . & pendant que Charles ſoupiroit abſent d'Agnez lesAnglois remporterent cette memorable victoi re de Verneuil où Rambure fit une compoſicion aull glorieuſeque l'éclar de l'infortune où étoit la France le pouvoit permettre.Xantraille & la Hire fauyerent les débris de l'armée & allerent: au Mans. | aNYmNBcC-xcC |
5822 | 729 | La ſaineteté de vosparolesde cette rigoureuſe iuftice de votre bouche quirend le prix ego la loiange ay meriteprouuent euidemment que vous ne connoiſſez la Medifance que pour la cona fondre de la punir Ce n'eſt paschez vousqu'elle va tenir fon Cercle o# qu'elle porte ces nouuellesvoilà le grand fuiet de confianceque i'ay donné à ces Damesinfortunées,quiſe preſentent à vous.La premiere fçachant que vous estes de cette illuftre Race qui eſt toute voülée au ſervice de la Franceeſpere que vous ne rebutterez pas vne Vierge qui n'a refusé ny fon ſang ny ſa vie pourson ſecours.La ſeconde a des mal heurs trop extraordinaires pour ne pointtrouuer de pitié parmy vors. La derniere eſt une devos voiſinespeut-eftre voſtre alliéequin'a quetrois pas à faire pour entrer chez vouspuiſque la Bretagne n'eſt pas eſloignée du Poitou. Ne ingez .veuspasMADAME,que leur eſperan ce eftauli raiſonnable que leur choix eft iudi cieux,enqu'à moins de tenir votre bontéſuſpecteelles nepeuuent croire voſtre asſistance incertaine. | H3sfUXpI9TEC |
5824 | 730 | Ille feruit en effet ; mais il il ſe ſervit auffi luy meſme & tous ceux qui porterentleur bled à ce Moulin fu ģ rentvolez & du Maiſtre & dugarçon . Le Meulnier s'en apperçeut& l'ayant épié pluſieurs fois.. & meſme convaincu de S ſon larcin le mena au meſmelieu d'ou il l'auoit dependy& le rependit ſi bien qu'il en mourut,ſans queperſonne le vintdepé dre. Ilå elté du depuis accuſé d'auoir pen ON du ſon Garconi& conduic au Chaſtelet d'où il a ce matin eſté renvoyé abfous apres avoir eſté interrogé. | -No5AAAAcAAJ |
5827 | 731 | Le Seigneur du Foſſé yén uoia vn vieux conteur de races & maiſtre d'ho ſtelqui auoit ſes patenoſtres pendues à ſa cein ture,& vn petit baſton à crochet,pour s'appuier: lequel fit le veau fort pertinemmentvoulant mettre en queſtion lequel parleroit le premier& faire de grands preparatifs commeaux diffi cultez qui le meuuét ſur les pourparlers de guer. res & pacifications des Roys & Princes : meſme il demáda à boirevoulant reprefenter,diſoit ille rang de ſon maiſtre. | LyQV8P4-kLMC |
5832 | 732 | Vo viedazeluy dis-je en m'en allant. Et alors fon mary: voyant qu'elle chaffoit les chalands de la bous tique en ſurfaiſant par trop la marchandiſeluy dit : Je ne fçay à quoy tu longes de faire cela li cher ? Si tu faiſois toujours ainli je ne vendrois rien . Rappelle moy ce garçon . Voulant alors reparer ſa faute & croyant qu'un viedaze fuft quelque monnoye eſtran gere qui euf cours depuis peu elle mc rappella le plus haut qu'elle peutme diſant: hola marchand en voulez vous donner vie daze & demy ? Cette naiveté me fit tant ri 10 que je ne ſçay fi j'ay jamais oui choſe qui m'ait donné plus de coorentement. | McxNAAAAcAAJ |
5833 | 733 | Or bien ſon ami frére Ambroiſe ( dont on chante vous avez bû la cervoiſefrére Ambroiſedont vous êtes enyvsé ) lui envoya fa haquencej'ai quaſi dit fon haquené d'autant que ſon fils repre fente la perſonne; la bonne Laurence monia deſſus $ en bonne intention de lui aller apprêter un bouil. | b8_5fKTBsW4C |
5837 | 734 | Il eſtoit iufte que l'amour luy ayant donné de fibonceuſes flammes la mort luy en allumaſt de iuftes. Et partantque perfoone ne faffe le liberal de la reputatio ,d'autruy puiſque c'eſt yn bien qui n'eſt pas à nous ; mais qu'il ne glige s'il veut le lien ; puiſqu'il fait partie de no ftre domaine. | H3sfUXpI9TEC |
5840 | 735 | Pour reconnoiſ 10 ſance d'un tel benefice,ie m'oblige d'apandre des veux & des ofrandes en tes Temples & celebrer tes excel 3 lences par des hymnes d'honneur & de louanges. Apres ces paroles viſitant la demeure de Tarſie auec des tendres accents il commença à dire ainſi: FELICIO . Ourta cauſe,ó Tarſieô Soleil radieusPourMon ame inceſſammentſereſſentcombatueDe cruelle tempeſte,& de corps furieus. | 4V_2ecjsRTEC |
5841 | 736 | Aprés quoi ayant fait atteler ſon chariot elle lui tint ce diſcours avant que de partir . Je ſouhaiterois bien aimable Etranger pouvoir te condui re dans mon Chariot juſques au Palais de mon peremais une jeune Princeſie doit garder des meſures & ne s'expoſer que le moins qu'elle peut à la medifance. Les habitans de cet te isic font preſque tous Mariniers & tu n'ignores pas que cette forte de gens eſt extrémement groffiere & ne ſe fait pas une afaire de déchirer la reputation d'une fille pour peu qu'il y trouve à re . prendre. | Yvg5AAAAcAAJ |
5853 | 737 | Pour vousfaire ſçauoirreſpondit-ellede quelle for te cela eſt arriuéil faut queie vous recite les accidens que i'ay courus depuis ma priſe dans Lariſſe. Vn Scythe qui m'emmenoit ayant trouué vn cheual dans la ville m'emporta deſſus & forcanc hors les portes voulut ga. gner vn bois pour s'elloigner de la rencontre de ſes com pagnons. lugez en quel effroy i’eſtois & combien de cris & deplaintesi’eſpandois inutilcment; mais lors qu'il s'arreſta & qu'il voulut deſcendre de chcual auec moyil ſe ſentit frappé d'une feſche. | uCBjYiEs1TQC |
5857 | 738 | Oui & il y a ainſi des maladies qui prennentqui vont qui viennent ainſi que le temps qui court; & commeles maladies nous prennent allans & venans ou nous repolansnous prenons le temps commeil vient& demêmeen font ceux qui mangent leur bien: & de fait paſſant par cette contréenous voyons des perſonnes richesqui entamoient leur bien & pour le manger faiſoient diverles ſaucesles uns le mangeoient à la ſauce de réponce les autresallansau marché aux feffesquelques-uns à la ſauce d'Allemagne aucuns a la ſauce de la Meffe d'onze heures demeurez là : qu'eſt-ceà dire: Vous voila bien empêchéc'eſt à la ſaucede pareſſe je n'aipas voulu dire la Meſle pareſ ſe ainſi que parlent les Jéſuites au moins le bruit en court. Laiſſez courir le bruit avec le monde qui trot te attendant quela Coûtume aille la liaquenée & le bon temps le pas. Mais un peu hau mon Corporalces mangeurs ne boiventilspasauffi? Toutłomme de qui la femme pette étanscouchez enſembleeſt bien -heureux com me diſoit notre confrére le Chanoine Monſicur Joyeux qui eſt mort Chancelier Dieu lui falſepar don en l'Egliſe de ceans pour pluſicurs raiſons. Prja mo il l'entendpourquoi il ſçaitqu'elle eſt auprésde lui & ne le faitpas cocu pour lors. Secundo il re connoit qu'elle n'est pas morte. | oF1CAAAAcAAJ |
5873 | 739 | Ie ne ſçaurois que dire de celatant y a que Primalcon luy eſt grandement obligé.Dicu me falſe la grace dit l'Empereurde luy en rendre condigne ſalaire & recompenſe? Etvous frere mon amy,pour quoy ne m'auex vous dit la verité de ceſt affaire: & quel different vous auiez auec le cheualier de l'ine cloſe: ſi vous me l'euffiez dir'ie vous euſſe mis d'ac cord tousdeux ſans qu'vn ſigrand mal futaduenu . Et pour ce que d'oreſnauant ily faut proceder d'vne autre façon ,ie veux entendre la verité du fait& puis ic iugeray au proffit de celuy qui aura le droictce neantmoins ſoyez certain que ie vous aideray lui uant ma promeſſe. Le cheualier luy baiſa la main ,di ſant qu'il eſtoit preſt de luy obeir.L'Empereur le prix de faire baſtir vn lit à Torques pres du ſie & qu'il fuſt biéguery:ce qui fut fait.Il comanda apresà ſon page Eſcation d'aller au port par deuers Primaleon pour l'aducrtir que l'Empereur eſtoit là& qu'il eſtoit ſor ty en bataille. Mais Torquesl'aduiſa de ne deman der Primaleon,ains le cheualier de la Roche fenduëde peur qu'il ne fut congneu à ſon nom . | s_47AAAAcAAJ |
5874 | 740 | Cette Forelt n'eſtoit pas ſeu lement coupée en route mais auſſi en d'admirables allées dont la pro digieuſe longueur laffoit & faiſoit perdre la venë . Quelques rochers Couverts de mouffe s'élevoient d'un ne forme bizarre & un ruiſſeau ſera pentant: en mille' détours agreables faifoit que ce lieu tout fauvage qu'il étoit avoit une beauté fingulie re qui plaiſoit & qui occupoit inten fiblement tout l'eſprit. | U91AAAAAcAAJ |
5893 | 741 | Cependant Télamon & fa troupe étant re tournés à Cénome& y étant arrivés de bonne heure Tarſis à qui l'oracle de Jupiter fem bloit s'être expliqué aſſez clairement pour lui ne cherchoit plus que l'occafion de l'accomplir ; & ce Berger réſolu à une mort que les Dieux lui préfentoient comme le ſeul moyen de re joindre Zélie n'avoit plus d'autre eſpérance ni d'autre penſée. Auſſi lui avoit elle donné plus de confolation que pas une autre : car en tout autre deſſein l'âme eft inquiétée par l'in certitude du ſuccès ; mais la mort ne laiſſe rien à craindre après elle quand on s'y eſt une fois déterminé. | -gZXAAAAcAAJ |
5911 | 742 | Le retour de Dorcis ne diminua point fa douleur ; elle l'augmenta lors qu'aprés l'avoir fait paſſer ſous un berceau tout cou vere de verdure & de fleurs eile le mena juſqu'à la fenêtre du Cabinet d'Afpafie & l'y laiſſaen lui diſant tout bas : Il ne rien . dra qu'à vous de voir Aſpaſie avecc l'hom me du monde le plus aimable & le plus aimé; . il s'aprocha de cerre fenêtre fans faire de bruit & ſes yeux impatiaas cherchereni qui pouvoit être l'Amant heureux qu'on lui pre feroit. | hoHy7bvnkJ4C |
5912 | 743 | Soldee étoit une honnête . beurriere de Bourgueil en Chrétienté : c'eſt auprés de Tourraine & non en Tourraine ſi cela fut avenu en ce paislà on n'en eut fait que rire pource que les fous y croiſſent comme en vôtre païs Monſieur le Liſart. Or bien nôtre Soldée qui étoit aufipropre que la femme de Periclesqui fe corchoic le cul au boutdela nappe *& preſque aufli foire que celle de Tite-Live qui voyant des beliers demandoit ce que c'étoit qui leur pendoit Comm entre les e cuilles : c'eſt leur couille dit gros ſean . elle vit venir les brebis & voyant leur pis enflé elle diſoit elles ont belles couilles nos brebis. | oF1CAAAAcAAJ |
5914 | 744 | Il n'en eſt pas de même de l'averſion d'un mari pour ſa femme que le temps & les importunités accroiſſent. Je vous arrête encore à votre ſeconde raiſon in terrompit Coris : car j'ai toujours oui dire qu'il n'y a point de vifage ſi difforme ni de per fonne ſi diſgracieuſe à laquelle on ne s'accou tume avec le temps ; mais qu'on ne peut s'ac coutumer à être haï. Mon cher Célémante lui dit-elle je vous conſeille d'en remettre le reſte à une autre fois : auſſi bien. | -gZXAAAAcAAJ |
5918 | 745 | Que es lo amable ſino lo hernioſo y bueno ? Quien es perfetamente hermoſo у buenofino Dios? Que ſe ha de amar ſino el ſumo amor ? De quien mejor que de Dios ſe puede enamorar el alma ? Tarſiaproſigamos nueſtro viaje,y quedad voſotros con Dios de quien ſoy amante. Dicho eſto un aguardar reſpueſtaſe fue con la compañera hàzia el comun pueſto delafuente. | 4V_2ecjsRTEC |
5933 | 746 | Hir can eſtant arriué au lieu ou toute ſa compagnie Patten doit dans ſon carroſſe ,y monta auſſi& s'en retourna chez luy C'eſtoit Anſelme & Clari mond qui s'eſtoient déguiſez pour faire les vents: mais bien qu'ils euſſent eu beaucoup de plaiſir à voir les poſtures de Lyfisils regrettoient de n'a. uoir pû voir auſſi celles de Carmelinlors qu'on Pauoit tant fouetté. Synope & Lucide en firent vplong recit qui fut fort agreable & quoy que chacun euft veillé ſi long-temps perſonne ne voulut aller dormir : on aymoit mieux retourner Lylis pour ſçauoir en quel humeur il pou vers el uo it tre . | QRk6AAAAcAAJ |
5935 | 747 | Lors s'eſtantplacé au lieu du Preuoft ; leGreffier à fou colté & laureille au vent demanda en langue incogneuë & hors ptar l'eſtoille iournale nie ne vous puis dire quoy,mise ne luyaufli. Le priſonnier dela part iouant d'un mefme ieu ,luyreſpond & paye en ſemblable re mojmnoye delinge. Et bien dit l'Archer el. can criuez Greffers qu'il confeffe eſtre demeurant au pertuisdeBorn ne fauoir aucun mcſtier& te qu'il dira la verité. | 9E25bX0PtysC |
5936 | 748 | Le mariage de Salmacis & de Sidere ne tarda gueres auſſi à s'accom . plir apres celuy de Dorize & de Lica nor. Et voila comme l'Amour prend plaiſir deſeioüeren ſon inconſtance des Mortels. Salmacis n'a jamais depuis veu Licanor de mauuais cil : au con traire il fe publie par tout ſon obligé. | jx46AAAAcAAJ |
5942 | 749 | Il s'étoit affou pi par l'effet de ſon abbatement mais il demeura peu fansſe réveiller & les plain tes ordinaires recommencerenti ; hetas! Je n'ay aucu neconnoiſſance du lieu où elle eſt vay.je dont mereduire à faireleChevalier erraneà courrir le mondefans 'fçavoir où j'irai. Ilvaut mieuxcontinua-t-il que je retour ne a Seville ; &queje me rende inſepara ble de mon frereje combattrai contre les Mores dontla valeur eſtatlez grande pour procurer de lagloire à ceux quipeuvent les Taincre. | WgZhAAAAcAAJ |
5944 | 750 | Amen dico vobis non relinquetur hic lapis ſupralapidem qui non destruatur& bié -heureux ſont les yeux qui voyếtce que vous voyez . Et encores ie vous dits que beaucoup de Prophetes & Roys voudroient voir ce que vous voyez & ne lepourront voir. Dixit leſus diſcipulisfuis,beati oculi qui vident que vos videtis,dico enim vobis quod multi Propheta e Reges voluerunt videre que vos videtis @ non videbunt: Ce lieu eſt appellé Getſe mani. Il y a pleniere indulgence,remiſsion de pei ne & de coulpe. | o_s7AAAAcAAJ |
5946 | 751 | Souvenez-vous que Jupiter ſouf fre encore moins les ſacrilèges que ſon fils ; & qu'il vous peut écraſer ſous le mont Olympe > comme Apollon opprima depuis peu les Gau 1 lois ſous le mont Parnaſſe. Enfin Timothée reprit Tarlis vous ne croyez donc pas que ma vie vaille la peine de conſulter Jupiter ? Et bien je mourrai puiſque vous le voulez 3; & vous ſerez bientôt débarraſſé de moi. Timothée ne put tenir plus long -temps contre ſon frère . Il leur ordonna à tous de s'aller met tre en prières dans le temple. | nvoFAAAAQAAJ |
5947 | 752 | Timante entendant Parthenie par ler ainſi ſe mit à luy proteſter qu'il n'auoit point creu la venir voir : que Philoxipe l'auoit tronpé& l'auoit forcé de luy tenir la parole qu'il luy anoit donnée deuant que d'auoir receu la cruelle Lettre qu'elle luy auoit eſcrite :luy faiſant remarquer qu'il n'eſtoit pas en vn habit qui pûft faire ſoupçonner qu'il eult eu deflein de ne déplaire pas. Enfin Sei gneur il luy dit pourl'apaiſer & pour luy perſua der qu'il n'auoit point eu intention devoir la Prin celle de Salamis tout ce qu'il luy euſt pû dire s'il euſt voulu ſe iuſtifier d'auoir eu deffein de faire vne viſite à ſa plus mortelle ennemie ; & que la Princeſſe de Salamis & ſon Inconnuë n'euſſent pas eſté vne meſme Perſonne. Il eſt vray qu'il reüſlit aſſezbien à faire fa paix :& il y a lieu de croi re que Parthenie ne fut pas trop faſchée que le hazard euft fait que Timante euft içeu qui elle eſtoit. | Dv86AAAAcAAJ |
5952 | 753 | Il avoit parlé d'une voix aſſez haute au commencement & fi elle n'euſt point encore eſté endormie à l'heure elle euft bien peu fçavoir comment il s'appelloit. Cela luy euft donné une parfaite connoiffance de luy : car elle l'avoit ouï ſouvent nommerà la Cour. Ne ſçachant donc pas qui il eſtoit elle cut une telle curioſité de l'apprendre & de voir ſon viſage que deux heures aprés elle fe mit en la ruelle de ſa couche & tira du feu d'un fufil d'Allemague qu'elle portoit toujours dont elle alluma une chandelle ; puis elle prit le chemin du lieu où il luy lembloit que celuy qui avoit tant diſcouru eſtoit couché. | McxNAAAAcAAJ |
5958 | 754 | Elle auroit regardé brûler fa maiſon & ſes meubles qui étoient comine on ſçait les plus magnifiques du Royaume avec une tres grande tranquillité mais la crainte qu'elle avoit du danger où pouvoir étre Bully lui donnoit une cruelle douleur& malgré l'arrivée de Ligaeroles elle vou lur entrer dans le cabinet oà l'Hermite l'a voir encore une fois fait cacher lors que les 1 flammes qui fortirent par la porte lui firent juger que fon Ainant avoic peri. Quelle perteſur le point d'être heureuſe & de re compenſer Buffy de la peine & de ſon amour !! Elle s'évanoüic & iln'y eût que l'Hermite qui en fçût alors le ſujer. Ligneroles qui ne devoit patcir que le lendemain ; paſſant par la ruë où elle logeoit vit courir les voiſins chez elle & en ayant appris la cauſe il les ſuivit & monta à ſon appartement où le feu commençoit à prendre. Il brûla roure une aille de la maiſon quelque fecours qu'on pûtapporter pour empêcher le concraire. La Maréchale revenuë de ſon évanoj iſſementiki ſe retira. Les domeſtiques avoient reparé F. | hoHy7bvnkJ4C |
5962 | 755 | Comme eſtans à la chaſſe ,cependant que Primaleon couroit vn ſanglier Greftevint au Gridoine eſtoit demeuree la quelle il print auec Zerfire la mit en la barque & puis les cmmens . c H A P. Vand Primaleó fceut que lesmariniers eſtoiét Q deſia fortis du port il fen alla à la chaſſe auec Torques & auec Palantin ſeulement : aduifans bien toute ceſte coſte ou ils trouuerent le batteau cachédont lecheualier fut bien ioyeux penſant bien que fon deſir reulliroit à bonne fin . | s_47AAAAcAAJ |
5966 | 756 | Que ſi tu te crois aflez vigoureux pour me pouvoir reſi ſter leve toi ſur tes pieds & viens éprouver le fort d’une lutte avec moi je te donne le defi. Legrand Ulifle à la valeur de qui les plus fortes villes n'avoient peu refifter tournant alors ſon oeil plein decolere fur Iro le menaça d'un regard croyant qu'à bon entendeur ºil n'étoit beſoin que du ſcul aſpect de la face in dignée. Toutefois pour moderer en quelque façon ſon arroganceil lui repliqua. Quelle raiſon t'anime li fort contre moit'ay -je fait quelque tort"ayje empêché quelqu'un de te faire des charités ? | Yvg5AAAAcAAJ |
5968 | 757 | Criſpe la voulant faire mentir & deſirant ren verſer les deſſeins à la honte preffe le mariage d'Audiface & de Lucierre : mais l'y voyant retifil prorcſte d'vſer de contrainte & d'y cinployer la main puiſſante de la Iuſtice par laquelle il cípe roit faire paſſer pour des termes obligeans les pa roles de bicnueillance dont il auoit amuſé ceſte · fille durant la recherche diffiinulce. | sIgiIaEuGnEC |
5971 | 758 | Alcydamas eſtoit alors dans vn rauiſſement nompareil bien qu'ilfufthonteux de la peine que prenoient ces belles mains quieſtoient trop de licates pour manier le fer: illes baiſoit à chaquefoisqu'elle les portoit ,ou pour deffaireſon hauſſe -colou ſes braffals; & lors qu'il estoit entierementdeſarméil ſe paſmoit de plaiſir en luy donnantdeplus eſtroits & de plus libres em braſſemens. Ces careſſes ſe faiſoient en prefence de la fage Euphrolyne qui eſtoit tranſporteede ioye conſiderant l’vnion parfaite deces bellesainesauſquelles elle ſouhait toit vn prompt repos dans vn lieu plein de ſeureté. | uCBjYiEs1TQC |
5977 | 759 | Aylli coſt que Iulian l’eut apper ceue ; it's'en alla mettre à genoux devant elle pour luy bailet la main & elle eftoit tant hors de foy' qu'elle fe la laifla baiſerdifant. Ou áucz vous eſté ſi longtempsJulian fäns vous laiſſer voir : il femblait que fáns vous pous fuffions icy ſeules: para quoy ie vous prie que telle choſe n'auienne plus. Iuliau retourna par force luy bai ſer la main difanr. | sLYpHX9v9c4C |
5994 | 760 | Elle demande à parler à luy . Afterie qui en eut l'auis troublée de cette venuë luy fit ré quelquee pondre que Monſieureſtoit malade& qu'on ne ller d'un cigna pour pouuoitparler à luy.Au moins reprit la fagefillequeie puiſſe parler à quelqu'vn qui luy ſoit confi oppoſer pas dent pour choſe qui luy eſt de grand importanceuſes volon fe fuft enflé Ce mot fit ouurir lesoreillesà Aſterie qui eſtoit en allarme auſſi bien que Galerio ſur le faict de uersnléei sapouesr cette entrepriſe. | vQUTWe5R2f4C |
6012 | 761 | Vous voyez donc,Lepantepourſuiuit le Roy com ment de l'abyſmc des mal heurs ie me vis elleué à yn haut comble deioyes ; & que lebon -heur ſuit ſouuent de bien prés les plusgrandesinfortunes.Il me reſte à vous dire ce qui ſe paſſoit cependant à Byſance ; & vous iu gerez que les plus grands eſtabliſſemens de nos fortunes . naiſſent quelquefois de cauſes fort legeres. Claude ſon ſucceſſeur voulant reparer les deſordres & les violen ces qui auoient eſté cominiſes par ce Tyran s'eſtoit re folu de le retirer de la miſere & de le renuoyer en ſon Royaume auec eſcorte ; & c'eſtoit ce Mithridate & non pas noſtre ennemy qui alloit paſſer dans Byſance auec des Romains retournant en ſon païs. | uCBjYiEs1TQC |
6020 | 762 | Tout ce qui reſtoit de citoyens gémiſſoient ſous le poids de leur malheur. Chaque jour étoit enſanglanté par quelque meurtre & la liberté & les biens n'étoient plus que pour les eſclaves. Les citoyens ſe voyoient maſſacrer les uns après les autres ſans qu'aucun eût le cou rage de ſe venger; & la conſternation & l'abat tement étoient tels qu'ils ſe contentoient de lui ſouhaiter la mort ſans rien faire pour l'a vancer . Auſſi ce coup ſembloit réſervé à la main des Dieux & il ne paroiſſoit pas poſſible autrement de détruire un monſtre qui ne ſe laiffoit jamais approcher qu'à travers deux cens hallebardes. | nvoFAAAAQAAJ |
6035 | 763 | Le bruir coinmun vint aux oreilles de Fulbert. Il eut de la peine à croire ce qu'on lui raportoit il aimoit ſa nieceil étoit prévenu en ma faveur ; mais enfin nous ayant éxaminé de plus prés il celle d'être incrcaule . Il fut témoin d'un de nos plus doux entretiens je fus ſurpris auprés d'Heloyſe. | IPk5AAAAcAAJ |
6056 | 764 | Que ſçait -on dit Anſelmes'il y a maintenant vn Prince qui a perdu yn fils& quand cela ſeroit penſez vous qu'il me vouluſt recon noiſtre pourfien? Ha ! As tu iamais veu dans l'hiſtoire qu'aucun de ceux qui ont eſté ainſi ex poſez eſtant en maillot n'aye point treuué de grand Seigneur qui ſe ſoit dit ſon pere : pourquoy ne t'arriuera-t'ilpas vne aufli bonne fortune qu'aux autres ? Cependant que Lyfis tenoit ce diſcours An felme l'eſcoutoit froidement come s'il euſt bien euenvie d'en faire ſon profit,mais s’auiſant qu'ils eſtoient dans la plaine Brie & qu'il voyoit deſia la petite riuiere de Morin il s'eſcria auec alle gteſſe Ha ! Berger nous voicy au lieu que nousauons deſire . Regardez voila la bellesiuiere de Lignon. | QRk6AAAAcAAJ |
6065 | 765 | Elle lui de 1 manda avec empreſlement des nouvelles de Jupiterde Mars de Minerve des ſiennes propres & generalement de toute la Cour ce. lefte & le conviantà venir le rafraîchir elle lui fit couvrir une table Divine où le Nectar & l'Ambrofie furent prodiguezL.e Poëte dit que Mercure but & mangea de ſi bon ape. tit qu'il n'eut pas le temps de ſonger à ſa com miſſion juſques à ce qu'entierement raffaſié des celeftes mets il commença ainſi. Belle & jeune Calipſo c’elt en verité avec un deplai fir ſenſible que je me trouve obligé d'eſtre à voſtre egard un annonciateur de fâcheuſes nou velles. | Yvg5AAAAcAAJ |
6066 | 766 | Il ne pur même s'empêcher d'en exhaler une partie par ſes parolesayant donc pofé fon fac remplidepain & de viande à ver re il s'ecria ecoutez Rivaux amoureux de la belle Penelope le difcours d'un vieux & pau vre mendiant. Ce cruel Sardanapale Anti DOL6nr’ofence fans en avoir d'autre füjet que le ventre fource infinie de maux ; Mais qu'il fache que les Furies ſe tiennent dans les pro fonds abymes des enfers les Dieux con damnent. TrembleAntinous les cruelles exe cutrices de leurs arrêrsatendent là bas ton ame pour lui faire foufrir des tourmens eternels. | Yvg5AAAAcAAJ |
6070 | 767 | Sur ces propos Quenaut s'a vançant vit Thibaut & lui dit que diable tu te fais de peine & que te faut -il de tant jurer pour ma ſerpe qui eſt chute en ton jardin je te fais grand tort de la vouloir ravoir ; li j'ai fait dommage de mande-le moi ou ſors & nous battons je ne te demande que ma ſerpeque prétens-tu ? Cleobulus. | oF1CAAAAcAAJ |
6080 | 768 | Elle ne ſongea plus à voir le Seras kier ; elle eut meſme beaucoup de peine à cacher les tranſports de joye qu'elle ſentoit& à ſoûtenir en pré ſence des Officiers qui environ noient ce Genéral le Perſonnage qu'elle repréſentoit d'une Fille af Aigée de la mort de ſon Pere. | 37o5AAAAcAAJ |
6087 | 769 | Alors quand meſſire Iacques de Lalain les veit ainſi marcherdict å meſsire Antoine& à meſsire Guillame de Vauldrey ,au ſeigneur d'Aumont a meſsire Pierre Val que & a cinq ; ou a fix autres qu'ils demeuraſſent pour eſtre a cheual & quant a luyil deſcendroit a pied & ainſi le fit fans plus arreſter. Alors a haulte voix encommença de crier moult gran a larme& trompettes a ſonnerdont la noiſe fut de& pourverité dire il eſt affez a preſuppoſer qu'iceux Gantois ne ſçauoient pas la puiſſance qui là eſtoit finon que du tout ils fe fioient a leurs fortz pays & retraictes cuidans ſurprendreen defroy les gens du Duc de Bourgoug ae . | On6-T4-1dwIC |
6090 | 770 | Les femmes don nent peu de choſe ; mais vous me ferez s'il vous plaît la faveur d'avoir plus d'égard à ma bonne vo . lonté qu'à la qualité de mon préſent. Je vous prie d'accepter ces robes leur dit -elle ; j'en ai aujourd'hui donné de pareilles à mon mari. Le reſte auſſi pourra vous ſervir. Les marchands aiment la propreté & vous êtes éloignés de vos femmes. Les Cipriens ſurpris de tant d'hon nêtetés& conſidérant la richeſſe des nippes cru Tent qu'ils étoient reconnus. Ces préſens Madamerépondit l'un d'eux ſont très-conſidérables & nous n'oſerions les recevoir ſi vos priéres auxquelles on ne peut réſiſterne nous y contraignoient. | EzeXgqfhMSkC |
6096 | 771 | Ces premieres parolesoù la feinte eut toute la partne feruirentqu'à tromper ceux qui les ouyrent& qui n'en iugeans que ſur l'appa rence eſtimoient cette affection aufli veri table qu'en effec elle ne l'eſtoit pas. Melante contoit tandis de grades merueil: les. Il s'eſtoit preſcrit luy meſme vne for me d'adoration en l'honeur de fon Idée & auoit fait enrichir de mille raretez la fontai ne de la viſion.Certesce fut bien le plus ex w srauagane homme du monde . | 2xOYNuVfM6UC |
6117 | 772 | La Reine la pleura comme ſi elle eût été la parente tant cette Princeſſe étoit bonne & pleine de tendreſſe pour ſes Domeſti ques qu'elle eût rendus riches à la mort fi on l'eût laiſſé faire. Le tems eſſuya ſes larmes & ſa Majeſté ſe conſola de la per te de Jovannina par l'aquiſition d'une autre fille 110mmée la Georgina qui la ſurpal foit en toutes choſesmais elle fut la cauſe innocente de la mort comme nous le di rons ci-aprés. En ce temslà le Duc de Mantouë étant venu à Romela Reine lui fit de ſi grandshonneursque jamais perſon ne n'en a tant reçu d'elle. | 1R06AAAAcAAJ |
6123 | 773 | Le pauvre espicierqui pensoit faire un grand gainfut bien estonné d'avoir fait une si grande perte. De là chacun doit apprendre qu'il importe de bien cognoistre son mondeet de ne rien donner à creditpource que ceux qui ne veulent rien payer achetent tout facilement. Il n'est rien de si aisé que de prendre et souvent ceux qui marchandent le plus payent le moins. | 56FTAAAAcAAJ |
6125 | 774 | Neant moins il ne put eftre trouués'eſtant faict mettre. dans vn grand tonneau où il y auoit encore du vinduquel quand on vit ſortir ceſte liqueur on ne iugea point qu'il y euſt vn homme dedans. Galerio deſeſperant de le trouuer le ſaiſit de deux ou trois desconſpirateurs allant ainſi re ſerué en fa penſee pour n'effaroucher point le pcuple. Mais Palmire qui auoit euité d'eſtre pris,ayant ſceu que Galerio auoit iuré qu'il feroit trancher la reſte à Claudiane,comme eſtant complice de la trahiſon brafice contre la ville & aufli à ſes fre . res : il ſortit de la cacherte & s'alla volontaire ient rendre entre les mains deGalerio ,pour pro tefter l'innocence de cette fille & tirer toute la coulpe& en ſuitre toute la peine ſur ſoy. | sIgiIaEuGnEC |
6136 | 775 | Le Dimanche le Cavalier n'attendit pasfort long -tems fans voir arriver ce qu'il cherchoit. Il la regarda avec une attention extraordinaire & la Belle qui s'en aperçut ne put remarquer cet éfetde ſa beauté fans baiſier les yeux en rougil fant. Cette rougeur qui répondoit de la modeſtie fut un grand charme pour le Cam valier quoi qu'il oppofât à tout ce qu'il voyoit d'aimable tout ce que lui fournidoit ſon imagination en faveur de l'inconnuë. | DSf2xg9AjuEC |
6145 | 776 | Voila doncle Duc de Biſcaie retiré avec ſa Fa mille à Tuy & le premier en faveur auſſi bien qu'en emploi auprés de Vitizza. La Ducheffe ne fut pas long-tems fans être inftruite du ſujer d'une Fortune ſi violente comme celle de ſon Mari ; car Vitizza qui n'étoit pas moins ardent en amour qu'en toute autrechofe lui fit bientôt connoître dequoi il étoit queſtionpar uneouverture de cœur à ſa maniere croyant qu'il n'avoit qu'à parler pour être écouté avec plaiſirCela lui étoit déja arrivé avec pluſieurs autres Dames & il eſt vrai,. que dans les. Cours des Princes on ne fe pique guerre pour ce qui eſt des Femmes d'inſenſibi & qu'à l'égard du Souverain elles vont plu tôt à l'offrande qu'elles ne s'arment devertupour lui refifter. | wIRCAAAAcAAJ |
6156 | 777 | Il y eut pour tāt cela de remarquable,qu'à la reſeruede Tigranequi fut legerement bleſsé à la main de la cheutte d'vne Elchelle ,il n'y eut pas vn deces Princes ný tué ny bleſſé. Il eſt vray que Cyrus penſa l'eſtre plus d'vne fois : car comme il s'expoſoit encore plus que les autres il fut ſouuent tout preſt où d'eſtre renuerſé du haut des Elchelles ou d'eſtre eſcraſé par ceux qui eſtoient renuerſez ; ou d'eſtre accablé par l'abondance des pierres queles Lydiens iettoient. Mais enfin la Fortune qui ſembloit ne ; vouloir le mettre en peril que pour le ſauuer & qui ſembloit auſſi en d'autres occaſionsne le youloir ſauuer que pour le perdre plus cruelle ment ; le conſerua en celle -là. | Dv86AAAAcAAJ |
6163 | 778 | Son ſang ſe perdoit en abondance par les deux playes I'vne qu'il auoit au bras gauchel'autre dans le coſté. Il faut qu'il penſe à ſe lauuer,& des mains de la luſtice& de celles de la mort. Il s'enfuit donc& ſe ca che come il peut chez vn de ſes amistandis que le deplorable Ripaire eſt rapporté chez Critobu lequi commença en la perte de cet enfant à ref ſentir les traicts du mal -heur qui l'auoyent li long temps eſpargné. Sabine vit ce frere mort auec des yeux bien differens : car elle ne plaignoit ſa perte qu'à cauſe de la peine où ſeroit lon Amant l'amour d'ele etion ayant l’auantage en ſon cœur ſur la natu relle. Neantmoins elle donna des larmes à fon lang & plaignit comme elle deuoit le deſaſtre de ce miſerable,quis'eſtoit pour ſon plaiſir pre cipité à vn ſi deplorable genre de mott . | sIgiIaEuGnEC |
6166 | 779 | Lors il y eut un grand concours de peuple& enfin on le deſcendit embas avec un grand travail & peine avec des cordes enlatiez. Et toutefois le Cellerier ne pût jamais dire qui c'étoit qui l'avoit inis là ni ſçavoir qui l'avoit trouvé au Cellier. Es fept Etudiansdont nous avons par L lé ci-deſſusétoient ſous quatre Maî tres ſçavoir en Theologie Juriſpruden ce & Medecine . | cf85AAAAcAAJ |
6167 | 780 | Quelques jours apres il s'en revinrent enſem ble à Paris ; & l'amour du Pere eſtant venu à la connoillance des Ieſuiteson luy en fit de tres grandes repri mendes dans ſon Convent. Comme ils voulurent empécher ce commer. ce qui faiſoit déja bien du bruit dans le monde ; ils luy donnerent beau coup moins de liberté de fortir qu'au paravant ; & pour l'éloigner de fa maîtreſſe ils l'envoyerent ft ie ne me trompe à Moulins. | lbIPAAAAQAAJ |
6169 | 781 | Que Florame avoit de la naiſſance du caur de la qualité de la bonne mine& tout ce qu'une femme peut ſouhaiter pour rendre un galand accomply. Il adjoufta qu'il eſtoit indigne d'elle apres l'honneur qu'elle reçevoit d'un homme dont la qualité eſtoit ſi fort au deſſus de la ſiennequ'il les aſſeuroit tous deux que par ſon amour il ne troubleroit ja mais le leur. Ce diſcours les ſurprit en core plus que n'avoit fait ſa venue. Flo rame le trouva fort adroit & fort pru dent ; & ſe retira bien civilement. | lvc5AAAAcAAJ |
6184 | 782 | El interes acaba con la amiſtad. Fruta junto al camino ,no llega a madurar. Los caſados ſe arañan de dia y de noche duermen juntos los traſeros apar tadas las cabeças como Aguila Imperial. El guſtode lo que ſe tiene ſe pierde con lo que fe deſea. Quien buſca agradecidos buſca enemigos. El ſe ) diento en auiendo bebido buelue las eſpal li das a la fuente. La nube que el Sol leuanta eſcurece al miſmo Sol. Por mas que ſe re gale a la hortiga ſiempre pića. El puerco no alça los ojos al que le varea las bellotas. En las bocas parleras crecen las nueuas co mo trigo mojado . Señor ay que vende el Sol. | 0RFcAAAAQAAJ |
6205 | 783 | Ariane pleine de contentement d'auoir appris l'extré mcfidelité deMelintediſſimulaceſte ioye pour reſpondre à ſon frere. Il eít vray qu’en tout ce que vous m'auez ditil vous a teſmoigné vne amitié tres-parfaite qui nous obligeà desreconnoiſſances eternelles.Et ie voudrois qu'il ſe preſentaſt yn iour occaſion de nous en acquitter ; puis elle continua : Mais pour quitter ce propos de Melintevous ne m'auez pointdir comment vous aucz ſccu que c'e ſtoit Cyané qui auoit tour deſcouuert à Marcelin. | uCBjYiEs1TQC |
6207 | 784 | Ainfi on voyoit Cleonice chercher la ſolitude chez Anaxipe : & Artelinde chercher ſes Amants chez Stenobée. Cen'eſt pas que la beauté de Cleonice ne fiſt ombre à Artelinde :mais ſi ſes yeux luy fai ſoient craindre ſon humeur la raſſuroit : de forte qu'en ce temps là elle paroiſſoit eſtre fa meilleu re Amie. Comme Cleonice eſt douce& qu'en ef fet Artelinde eſt fort charmante elle eut effecti. uement de l'amitié pour elle : & iuſques au pointqu'elle prit la reſolution de taſcher de la guerir de la foibleſſe qu'elle auoitde ne faire conſiſter ſa fe licité qu'à entaſſer victoire ſur victoire : & qu'à conquerir des cours ſans nombre & ſans choix: & meſme fans autre deſſein s'il faut ainſi dire,que d'en eſleuer des Trophées à la fauſſe gloire dont elle ſe piquoit d'auoir donné de l'amour à tous ceux qui l'auoient veuë. | ixFJAAAAcAAJ |
6230 | 785 | En damon pére je ne penſois pas que peu de choſe me pût ainſi avanturer. Je n'étois pas-là mais à Montauban ou à Beziers où j'oyois maitre Florimond le menuiſier qui tangois ſa femme de ce qu'elle étoit yvrogne; & lui remontrant gracieuſement pour l'induire à peni tence lui dit ; en dea ma mie ma femmej'ai meroismieux quetu fuſſes un peu purain. Elle lui répondit carabouscarabous lemeo mairita ont attina gueren de tout ferem un poque. Celle dela Dame Yſabelle valut bien davantage ainfi qu'il a paru : c'eſt qu'ellea tant gagné à prêter ſon bre lingant que del'argentde relie ,elle a fondé la plus célébre Religion qui ſoit à Veniſe ainfi que me l'ont dit les Jéſuites en confeffion . | b8_5fKTBsW4C |
6235 | 786 | Alors pour me remettre il me dic d'vn viſage ferme: Je ſuis aſſeuré Madame,de ne point faillir en vous le : diſant ; meſmes vous confeſſercz que i'y ſuis obligé& ie veux croire que vous ne me ferez point de malen core que ie vous en donne le pouuoir : le me connois erop & vous auſſi pour ne ſçauoir pas ce qui vous peut 1 deſplaire. Sur ceſte aſſeurance ie luy permis de parler & il commença ainſi: Madame ie croyois auoir vn pere mais ie n'en ay plus ;زou ſi j'en ay ie ne ſçay en quel licu de la terreil eſt maintenant . Helas ! Madamecontinuaí'il il fc porte bien ; mais eſcoutez s'il vous plaiſt ce que j'ay à vous dire. | uCBjYiEs1TQC |
6238 | 787 | Ainſi il ne pouvoit craindre d'offencer Adelaïde quand il luy ap prendroit les ſentimens qu'il avoit pour elle. Neanmoins lors qu'il en voulut fai re la declaration il ſe troubla changea de viſage& fue retenu par une timi dité que les perſonnes de ce rang n'ont guere accoûtumé de ſentir. Il en eut quelque chagrin & non ſeulement il refolut d'entre plus hardi à la premiere occafion qu'il auroit d'entretenir la Princeſſe ; mais meſme de chercher cer te occaſion avec ſoin . Il ne la trouva pas auffi-coſt qu'il auroit voulu . Lapres lence de Gerberte y ſervit d'obſtacle durant long-temps. | RCM6AAAAcAAJ |
6242 | 788 | Et bien,Meſſieurs les Polironsne chante rez -vous pas auec moy divne voix or ganiſeeViue la poltronneric ? Encor vn mör pour exemple : Vn grád Capitaine von Prince,ou vn Gou uerneur de Prouince n'aurat'il pas fubiect de ineſnager ſa vie pour le bié & vtilité de ſes ſuiers? Tout de meſme d'un bon Magiftxat; d'vn bon luge ,ou d'vn excellét Orateur,lans leſquels yne Republique ne pourroit ſubhitcr. | XhAV1fBhszgC |
6257 | 789 | Soit qu'elle ſe repente d'avoir rejerré les voeux du Roy ; ſoit que ceux du Duc de Monmouth fe renouvellent pour el le ou que Milord Rullel ait trouvé le fecret deluy plaire : Il eſt certain que j'ay tour lieu de m'en plaindre & que je ne negligeray jamais les occaſionsde m'en venger. Le Duc cella de parler & le Com te de Saint Alban le regardant alors : Eft -il poſſibleluy ditilque vous foyez ſi outré pour une bagatelle ? | cNw9AAAAcAAJ |
6260 | 790 | Il vit couurir la table ap porter les bouteilles de vin qu'on venoit de raffraiſchir dans la neige comme c'eſt la mode en Efte en cela ; & brefmettre les viandes ſur la table . Comine ils lauoient les mains ils entendent fraper à la porte : la feruante mettant la tefte à la fe neſtre & ayant demandé qui va là ? La ſeruantetoute effrayée dit à fa maiſtreſle: ah ! | OKD820-7GJMC |
6262 | 791 | Mais ce n'eſtoit encore rien à compa raiſon de la Calomnie qu'elle inuenta depuis,qui caufa les tragiques malheurs dont ie vay enſan glanter ma plume. Pandere auoit aupres d'elle vne fille de chambre qu'elle aimoit vniquement& qui eſtoit ſa confidente. Ceſte fille,dont le nom eſtoit Orſinetteauoit yn frere excellent Muſicien appellé Neffo,qui pa roiſloit vn autre Orphee lors qu'à ſa rauiſſante voix il ioignoit les accords du Luthqu'il touchoit à la perfection.Sa profeſſioneſtoit d'enſeigner la Muſique & à iouër de cet inſtrument que l'on eſtine le roi des autres,en quoi il eſtoit tenu pour vn tresſçauant Maiſtre. Ie l'appelle ſçauant,par ce que l'experienceapprend qu'vn homme auroit aufli toft appris vne ſolide ſciencequ'à bien ma nicr le Luth. | sIgiIaEuGnEC |
6272 | 792 | Il le ſuivit le plus viſte qu'il put monta à fa cham bre & de la entendit remuerle coffre de la garde-robe & entrevit même que l'on le cachoit parce que la precipitation avec laquelle on eſtoit entré dans cette garde-robbeavoit empeſché que l'on n'en fermaſt bien la porte . Il ne temoi gna pasqu'il ſe fuſt apperçeu de rien il cauſa longtemps fort froidement avec fa femme& fit inſenſiblement tomber la converſation ſur le chapitre du beau temps. Il prit de là lieu de dire qu'il fail loit aller promener à une maiſon de cam pagne qu'ils avoient& que depeurque le beau -temps ne changeaſtily falloit aller tout à l'heure. | lvc5AAAAcAAJ |
6273 | 793 | Les memoires qu'a laiſſez Comines fone un ouvrage incomparable qui a eſté traduit: gen quatre ou cinq Langues & qui marque bien que celuy qui l'a compoſé avoitun grád fens avec un grand'uſage du mondeIl n'estpas extraordinaire de voirque le favori d'un Prince ne le ſoit pasde ſon fuc ceffeur ; car les nouveaux venusdans le Mia niſtere ſevengent ordinairement des préten duës offenſes qu'ils ont recevës dans l'autre gouvernement. | o7MWAAAAQAAJ |
6276 | 794 | Ce vilain eſpouuantailparce qu'il ne ' diſoit mot,ne ſe remuoitles tenuit en tres gran de peine eſtimans qu'il y avoir bien de l'anguille fous roche : ainſi qu'on dir des Venitiens quand le Roy Loys douzieſme leur enuoya pour Am baſſadeur vn Conſeiller du Parlement de Paris ſachant bien peu & parlant encore moins mais bica riche : lequel aulli n'auoit que les inſtru Eticns generales comme s'ils auoient eu force vin ,fi la canelle ſeroit à bon pris car le finet qui eſtoit auec luyportoit la marchandiſe deliee . Ils ne feurent onc crocheter vn ſeul mot qui leur feruiſt ,comme ils faiſoient des autres precedansqui s'ouuroient du beau premier coup en Ita lienGrec& Latin . | LyQV8P4-kLMC |
6293 | 795 | Quand par mal-heur quelqu'un auroits rapporté à la Reyne qu'il ayoit: veu autrefois cette perſonne ,avec qui il avoit un commerce de galanterie il y a apa parence qu'elle ne luy auroit pas confronté des témoins pour l'en convaincre,& qu'elle fe feroit coni tentée de taſcher à le faire fuspren . dre à quelque rendez -vous; & c'eſt à quoy il mettoit bon ordre par le relolution qu'il prenoit de ne la plus voir. | 0U_meBe_W1wC |
6295 | 796 | Vos promeſſes vos douceurs ne me touchent point : vous m'avez mépriſé lorſque je vous aimois : j'ai pris parti ail leurs& j'ai trouvé une autre beauté,qui m'a mieux connu,& m'a rendu plus de juſtice que vous. Puiſqne rien ne peut vous émouvoir laiſſez -vous toucher au moins à l'amour que vous avez pour la belle qui vous a rendu plus de juſtice que noi & m’accordez à ſa conſidération reprit Madanie Helene la grace que je vous demande. Je ne puis rien refuſer au nom de cette belle repliqua Regnier en ſouriant. Dites . moi où ſont vos habits & je les irai querir : ce qu'elle fit bien volontiers. Regnier voyant qu'il étoit déja tard laiſſe ſon valet en ſentinelle avec ordre de ne laiſſer approcher perſonne juſqu'à ſon retour ; & s'en ya dîner chez ſon ami où il dormit enſuite tout à ſon aiſe. | EzeXgqfhMSkC |
6311 | 797 | Il adiouftaà cela qu'il croyoit Cleronte mort& qu'il avoit veu ſon ombre ce qui luy cauſoit de tres grands chagrins. Cleone traita fon mary de viſionnaireelle luy dit qu'il ne ſçavoit ce qu'il diſoit& qu'il avoit ſans doute refué tous les contes qu'il luy faifoit. Elle huy dit toutes ces choſes ſi vigoureuſe ment qu'il commençoit de croire qu'il avoit tortquoy qu'ilfuſt toutefois bien afleuré du rapport de ſes yeux & de ſes oreilles. Il voulut s'en mieux éclairçir: 1 & dés le lendemain il vint à Paris ſans di re rien à ſa femine. Il entra chez luytrouva le coffre rompu les lits ſans draps & les feneſtres ouvertes. | lvc5AAAAcAAJ |
6313 | 798 | Qu'elle n'auroit iamais d'hon dédaigner de neur d'épouſer celuy quiauroit procuré la mort entement auec à ſon premier mary. Qu'elle auoit aſſez de con ne & melme noiſſance de l'inſupportable arrogance de Cleo ment elle vou bule pour eſperer iamais de luy autre choſe que Adonis . Que des mépris & vn traittement cruel ioint à de per petuelles reproches. En fin elle ( ceut ſi bien en ſon viſage ménager l'eſprit facile d'Olinde & fortifier qu'il demeure ſtez vne fem l'auerlion qu'elle auoir contre Cleobule qu'elle la fie reſoudre à mourir plutoſt d'vne mort ou jal & dont la naturelle ou ciuile entrant en yn Cloiſtre que tache . d'eſtre iamais ſa femme. tes les ſubtili Durant qu'elle diſpoſe ainſi cette creature le elle ne pût di procez ſe fait ſi viuement & fi chaudement à ſa vengeance: Lconcin que le pauure Gentilhomme ſe voit irdont l'eſprit ſansmiſericorde condamné à perdre la teſte. Cha vaſte entre les en la maiſon où cun ſçait combien la Iuſtice eſt rigoureuſe en Er pagne en ſemblables casicy elle fut executée ſans ieſtrée. Elle la priſe de fauuer miſericorde. | vQUTWe5R2f4C |
6314 | 799 | Je vous dirai qui furent ceux jà à la charge que ſivous le dites& qu'il m'en loit fait quelque reprocheque le diablevous emporte c'étoient Socrates PlutarqueRablais Guaguin Luther Ronfart Pindare Marot & quelques autres de même farine& pareil bran& allezſages. & fous pour contenter le monde. Quelle différencemettez -vous entre farine & bran vu que la plû part de ceux-ci ſont comme dit l'au tre tournez en farine de diable . | oF1CAAAAcAAJ |
6316 | 800 | Mais Hermocrate arriuant dans Syracuſe ac quic fans y penſer ce que l'autre clayoit à gagner par mille fubtilitez : car chacun eſtant déja preuenu de la grande reputation qu'il auoit acquiſc ,ayant fait tantde belles actions & ayant eſté honoré de l'amitié d'un ſi grand Prince on reconnut que ce n'eſtoit pas ſans cauſe que la renommée l’eſleuoit fi hautpource que fa nobleſſe eſtoit accompagnée de tant de vertus & qu'il adiouſtoit à ſes bonnes qualitez vnc modeſtie ſi honneſteaucc ſa triſteſſe qui luy donnoit encore de la gracequ'il n'y auoit perſonne qui n'euſt pour luy de l'amour & du reſpect. | uCBjYiEs1TQC |