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Il présentifie pour le présent. |
Se prenant ainsi dans ses propres rets, l’instabilité distraite devient agitation. |
Ce mode du présent est le contre-phénomène extrême de l’instant. |
En celle-là, le Dasein est partout et nulle part; celui-ci transporte l’existence dans la situation et ouvre le . |
Là " authentique. |
Plus le présent est inauthentique, c’est-à-dire plus le présentifier vient vers lui- même ", et plus il fuit, en le refermant, devant un pouvoir-être déterminé - mais moins l’avenir peut alors revenir vers l’étant jeté. |
Dans le " ré-sulter " du présent, il y a en même temps un oubli croissant. |
Que la curiosité se tienne toujours déjà auprès de ce qui est prochain et ait oublié l’avant, ce n’est pas là un résultat qui se dégagerait seulement de la curiosité, mais bien la condition ontologique de celle-ci même. |
Les caractères de l’échéance qui ont été mis au jour : tentation. |
rassurement, extranéation et auto-captation, signifient, quant à leur sens temporel, que le présentifier " ré- sultant ", conformément à sa tendance ekstatique, cherche à se temporaliser à partir de lui- même. |
Le Dasein se prend à ses rets - cette détermination a un sens ekstatique. |
L’échappée de l’existence au sein du présentifier ne signifie assurément pas que le Dasein se délie de son Moi et de son Soi-même. |
Même dans le présentifier le plus extrême, il demeure temporel, c’est-à-dire s’attendant, oubliant. |
Même en présentifiant, le Dasein se comprend encore, quand bien même il est extranéé de son pouvoir-être le plus propre, qui se fonde primairement dans l’avenir et l’être-été authentiques. |
Mais dans la mesure où le présentifier offre du toujours " nouveau ", il ne laisse pas le Dasein revenir vers soi, et le rassure constamment de nouveau. |
Mais ce rassurement renforce derechef la tendance au ré-sulter. |
Ce qui " produit " la curiosité, ce n’est point l’immensité sans fin de ce qui n’est pas encore vu, mais bien le mode échéant de temporalisation du présent ré-sultant. |
Même lorsqu’on a tout vu, la curiosité invente justement encore du nouveau. |
Le mode de temporalisation du " ré-sulter " du présent se fonde dans l’essence de la temporalité, qui est finie. |
Jeté dans l’être pour la mort, le Dasein fuit de prime abord et le plus souvent devant cet être-jeté dévoilé de manière plus ou moins expresse. |
Le présent ré-suite de son avenir et de son être-été authentiques, pour ne faire advenir le Dasein à l’existence authentique qu’au prix d’un détour par soi. |
L’origine du " ré-sulter " du présent, c’est-à-dire de l’échéance dans la perte, est la temporalité originaire, authentique elle-même, qui rend possible l’être jeté pour la mort. |
L’être-jeté, devant lequel le Dasein peut certes être transporté authentiquement pour se comprendre authentiquement en lui, lui demeure néanmoins refermé quant à son " d’où " et son " comment " ontiques. |
Mais ce refermement n’est nullement une simple ignorance subsistant factuellement, mais elle constitue la facticité du Dasein. |
Elle détermine conjointement le caractère ekstatique de la remise de l’existence au fondement nul d’elle- même. |
De prime abord, le jet de l’être-jeté dans le monde n’est pas ressaisi par le Dasein; la mobilité " qui lui est propre ne vient pas à la " stabilité " du simple fait que le Dasein " est " désormais " là ". |
Le Dasein est lui-même entraîné dans l’être-jeté, autrement dit, en tant que jeté dans le monde, il se perd dans le " monde " conformément à son assignation factice à ce dont il a à se préoccuper. |
Le présent, qui constitue le sens existential de l’être-entraîné, ne conquiert jamais par lui-même un autre horizon ekstatique, à moins qu’il ne soit ramené de sa perte par la décision, afin d’ouvrir, en tant qu’instant tenu, chaque situation, et, conjointement, la " situation limite " originaire de l’être pour la mort. |
L’ouverture pleine - constituée par le comprendre, l’affection et l’échéance - du Là reçoit du parler son articulation. |
Aussi, le parler ne se temporalise pas primairement à partir d’une ekstase déterminée. |
Néanmoins, comme le parler s’ex-prime le plus souvent facticement dans la parole et parle de prime abord selon la guise de l’advocation préoccupée- discutante du " monde ambiant ", le présentifier n’en possède pas moins ici une fonction constitutive privilégiée. |
Les temps (" grammaticaux "), tout comme les autres phénomènes temporels de la parole, " modes d’action " et " degrés temporels " ne proviennent pas du fait que le parler s’ex-prime " aussi " sur des processus " temporels ", c’est-à-dire rencontrés " dans le temps ". |
Pas davantage n’ont-il pour fondement le fait que le parler effectif se déroule " dans un temps psychique ". |
Le parler est en lui-même temporel, pour autant que tout parler sur. |
, de. |
, et à. |
se fonde dans l’unité ekstatique de la temporalité. |
Les modes d’action sont enracinés dans la temporalité originaire de la préoccupation, que celle-ci se rapporte ou non à de l’intratemporel. |
A l’aide du concept vulgaire et traditionnel du temps, auquel la linguistique est bien forcée d’avoir recours, il n’est mémo pas possible de poser le problème de la structure temporalo-existentiale des modes d’action Mais comme le parler est à chaque fois discussion d’un étant, même si ce n’est pas de manière primaire et prépondérante au sens de l’énoncer théorique, l’analyse de la constitution temporelle du parler et l’explication des caractères temporels des configurations linguistiques ne peut être entreprise que si le problème de la connexion fondamentale entre être et vérité est déployé à partir de la problématique de la temporalité. |
C’est alors qu’il devient également possible de délimiter le sens ontologique du " est " qu’une théorie extérieure de la proposition et du jugement a défiguré en " copule ". |
C’est seulement à partir de la temporalité du parler, c’est-à-dire du Dasein en général que la " formation " de la " signification " petit être éclaircie et la possibilité d’une formation de concept rendue ontologiquement intelligible. |
Le comprendre se fonde primairement dans l’avenir (devancement nu s’attendre à. |
). |
L’affection se fonde primairement dans l’être-été (répétition ou oubli). |
L’échéance est avant tout temporellement enracinée dans le présent (présentification ou instant). |
Néanmoins, le comprendre est à chaque fois présent " étant-été "; néanmoins, l’affection se temporalise comme avenir " présentifiant "; néanmoins le présent " ré-sulte " de, ou est tenu par un avenir étant-été. |
Bref, la temporalité se temporalise dans chaque ekstase de manière totale, c’est-à-dire que c’est dans l’unité ekstatique de la temporalisation à chaque fois pleine de la temporalité que se fonde la totalité du tout structurel de l’existence, de la facticité et de l’échéance, autrement dit l’unité de la structure du souci. |
La temporalisation ne signifie pas une " succession " des ekstases. |
L’avenir n’est pas postérieur à l’être-été, et celui-ci n’est pas antérieur au présent. |
La temporalité se temporalise comme avenir-étant-été-présentifiant. |
L’ouverture du Là et les possibilités existentielles fondamentales du Dasein, authenticité et inauthenticité, sont fondées dans la temporalité. |
Mais l’ouverture concerne toujours cooriginairement l’être-au-monde plein, l’être-à aussi bien que le monde. |
Par suite, à partir d’une orientation sur la constitution temporelle de l’ouverture, il doit être égaiement possible de mettre en lumière la condition ontologique de possibilité permettant à l’étant qui existe comme être-au-monde de pouvoir être. |
L’unité ekstatique de la temporalité, c’est-à-dire l’unité de l’" être-hors-de-soi " dans les échappées de l’avenir, de l’être-été et du présent, est la condition de possibilité requise pour qu’un étant qui existe comme son " Là " puisse être. |
L’étant qui porte le titre de Da-sein, est " éclairci " La lumière qui constitue cet être-éclairci du Dasein n’est point la force et la source ontiquement sous-la-main d’une clarté irradiante qui surviendrait de temps à autre en cet étant. |
Ce qui éclaircit essentiellement cet étant, c’est-à-dire qui le rend " ouvert " à lui- même aussi bien que " lucide ", a été déterminé, avant même toute interprétation " temporelle ", comme souci. |
C’est en celui-ci que se fonde la pleine ouverture du Là. |
Cet être-éclairci rend pour la première fois possible toute illumination et tout éclairement, tout accueil, tout " voir " et tout avoir de quelque chose. |
Nous ne pouvons comprendre la lumière de cet être- éclairci que si, au lieu de nous mettre en quête d’une force innée, sous-la-main, nous interrogeons la constitution d’être totale du Dasein, le souci, quant au fondement unitaire de sa possibilité existentiale. |
La temporalité ekstatique éclaircit le Là originairement. |
Elle est le régulateur primordial de l’unité possible de toutes les structures existentiales essentielles du Dasein. |
C’est seulement à partir de l’enracinement du Da-sein dans la temporalité que se laisse apercevoir la possibilité existentiale du phénomène que nous avions introduit au début de l’analytique du Dasein comme la constitution fondamentale de celui-ci : l’être-au-monde. |
L’essentiel, au départ, était d’assurer l’unité indéchirable, structurelle de ce phénomène. |
La question du fondement de l’unité possible de cette structure articulée demeurait à l’arrière- plan. |
Afin de protéger le phénomène de tendances " évidentes ", mais d’autant plus fatales, à le faire éclater, c’est le mode quotidien prochain de l’être-au-monde, l’être préoccupé auprès de l’à-portée-de-la-main intramondain qui a été interprété de manière circonstanciée. |
Mais maintenant que le souci a été lui-même ontologiquement délimité et reconduit à son fondement existential, la temporalité, la préoccupation, de son côté, peut être expressément conçue à partir du souci, ou de la temporalité. |
L’analyse de la temporalité de la préoccupation s’en tient de prime abord au mode de l’avoir-à-faire circon-spect avec l’à-portée-de-la-main. |
Par suite, elle s’attache à la possibilité temporalo-existentiale de la modification de la préoccupation circon-specte en découverte " sans plus " a-visante de l’étant intramondain au sens de certaines possibilités de la recherche scientifique. |
L’interprétation de la temporalité de l’être circon-spect, aussi bien que de l’être théoriquement préoccupé auprès de l’à-portée-de-la-main et du sous-Ia-main intramondain montre en même temps comment cette même temporalité est d’emblée déjà la condition de possibilité de l’être-au-monde où se fonde en général l’être-auprès de l’étant intramondain. |
L’analyse thématique de la constitution temporelle de l’être-au-monde conduit aux questions suivantes : de quelle manière quelque chose comme le monde est-il en général possible, en quel sens le monde est-il, qu’est-ce que le monde transcende, et comment, comment l’étant intramondain " indépendant " est-il " lié " au monde transcendant ? L’exposition ontologique de ces questions n’équivaut pas encore à leur solution. |
En revanche, elle apporte la clarification d’emblée nécessaire des structures par rapport auxquelles le problème de la transcendance demande d’être posé. |
L’interprétation temporalo-existentiale de l’être-au-monde considère les trois points suivants : a) la temporalité de la préoccupation circon-specte: b) le sens temporel de la modification de la préoccupation circon-specte en connaissance théorique du sous-la-main intramondain; c) le problème temporel de la transcendance du monde. |
Comment obtenir l’orientation du regard requise par l’analyse de la temporalité de la préoccupation ? Nous avons appelé l’être préoccupé auprès du " monde - l’usage dans et avec le monde ambiant Comme phénomènes exemplaires de l’être auprès. |
, nous avions choisi l’utilisation, le maniement, la production de l’à-portée-de-la-main et leurs modes déficients et indifférents, autrement dit l’être auprès de ce qui appartient au besoin quotidien Même l’existence authentique du Dasein se tient en une telle préoccupation - et cela même lorsque celle-ci lui demeure " indifférente ". |
Ce n’est point l’à-portée-de-la-main dont le Dasein se préoccupe qui cause la préoccupation, de telle manière que celle-ci ne prendrait naissance que sous l’influence de l’étant intramondain. |
Il n’est pas plus possible d’expliquer ontiquement l’être-auprès de l’à-portée-de-la-main à partir de celui-ci que de dériver inversement celui-ci à partir de celui-là. |
Toutefois, la préoccupation en tant que mode d’être du Dasein et l’étant dont il se préoccupe en tant qu’à-portée-de-la-main intramondain ne sont pas non plus simplement ensemble sous-la-main, ce qui n’empêche qu’il existe entre eux une " connexion ". |
Le avec-quoi bien compris de l’usage jette sur l’usage préoccupé lui-même une lumière. |
Inversement, le manquement de la structure phénoménale de l’avec-quoi de l’usage a pour conséquence une méconnaissance de la constitution existentiale de celui-ci. |
Certes, pour l’analyse de l’étant qui fait de prime abord encontre, cela représente un gain essentiel que de ne pas passer par-dessus le caractère spécifique d’outil de cet étant. |
Mais il est plus important encore de comprendre que l’usage préoccupé ne séjourne jamais auprès d’un outil isolé. |
L’utilisation, le maniement d’un outil déterminé demeure comme tel orienté sur un complexe d’outils. |
Supposons par exemple que nous cherchions un outil " égaré " : bien loin que la chose cherchée soit alors simplement ou primairement visée dans un " acte " isolé, c’est tout l’orbe du complexe d’outils qui est déjà pré-découvert. |
Tout " procéder ", tout " s’emparer " ne se heurte pas de but en blanc à un outil prédonné isolément, mais il revient toujours du monde d’ouvrage à chaque fois déjà ouvert dans cet emparement vers un outil particulier. |
Or il résulte de là, pour l’analyse de l’usage, et plus précisément de son avec-quoi, une consigne : celle d’orienter l’être existant auprès de l’étant dont il se préoccupe non pas justement sur un outil isolément à-portée-de-la-main, mais bien sur la totalité d’outils. |
Du reste, la méditation du caractère d’être privilégié de l’outil à-portée-de-la-main, la tournure1, ne contraint pas moins à une telle appréhension de ‘‘avec-quoi de l’usage. |
Ce terme de tournure est ici compris ontologiquement. |
L’expression : avec quelque chose, il retourne de quelque chose, ne veut pas constater ontiquement un fait, mais indiquer le mode d’être de l’à- portée-de-la-main. |
Le caractère de rapport de la tournure, du " avec. |
, de. |
" indique qu’un outil est ontologiquement impossible. |
Certes, il se peut qu’un unique outil soit à-portée-de-la- main et que les autres " fassent défaut ". |
Mais en cela justement s’annonce l’appartenance de cet étant à-portée-de-la-main à un autre. |
L’usage préoccupé ne peut en général laisser circon- spectivement de l’à-portée-de-la-main faire encontre que s’il comprend déjà quelque chose comme de la tournure, c’est-à-dire le retourner de quelque chose qu’il y a à chaque fois avec quelque chose. |
L’être circon-spect-découvrant-auprès de. |
de la préoccupation est un laisser- retourner, autrement dit un projeter compréhensif de tournure. |
Si le laisser-retourner constitue la structure existentiale de la préoccupation, si cependant celle-ci, en tant qu’être- auprès. |
appartient à la constitution essentielle du souci, et si enfin celui-ci se fonde de son côté dans la temporalité, alors il faut que la condition existentiale de possibilité du laisser- retourner soit cherchée dans un mode de temporalisation de la temporalité. |
Dans le plus simple avoir-en-main d’un outil, le laisser-retourner est présent. |
Ce dont il retourne a le caractère du pour. |