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; c’est de ce point de vue que l’outil est employable ou employé.
La compréhension du pour.
c’est-à-dire du " de " de la tournure, a la structure temporelle du s’attendre à.
C’est en étant attentive au pour.
, et seulement ainsi, que la préoccupation peut en même temps revenir vers quelque chose dont il retourne.
Le s’attendre au " de ", inséparable du conserver de l’avec-quoi de la tournure, voilà ce qui possibilise, en son unité ekstatique, la présentification spécifiquement maniante de l’outil.
Le s’attendre au pour.
n’est ni la considération d’une " finalité ", ni l’attente de l’achèvement imminent de l’ouvrage à produire.
Il n’a absolument pas le caractère d’un saisir thématique, pas plus d’ailleurs que le conserver de ce avec quoi il retourne ne signifie un con- stater thématique.
L’usage qui manie se rapporte tout aussi peu seulement au " de " qu’à l’avec-quoi du laisser-retourner.
Celui-ci se constitue bien plutôt dans l’unité du conserver qui s’attend, de telle sorte que le présentifier qui en résulte rend possible l’identification caractéristique de la préoccupation à son monde d’outils.
Le s’occuper de.
" authentique ", totalement adonné à.
, n’est ni seulement auprès de l’ouvrage, ni seulement auprès de l’outil de travail, ni auprès des deux " ensemble ".
Le laisser-retourner fondé dans la temporalité a déjà fondé l’unité des rapports où la préoccupation se " meut " circon-spectivement.
A la temporalité qui constitue le laisser-retourner, un oubli spécifique est essentiel.
Pour pouvoir se mettre à l’oeuvre et manier " effectivement ", c’est-à-dire se " perdre " dans le monde d’outils, le Soi-même doit nécessairement s’oublier.
Mais dans la mesure où, dans l’unité de la temporalisation de la préoccupation, c’est à chaque fois un s’attendre qui est régissant, le pouvoir-être propre du Dasein préoccupé n’est en pas moins - comme nous le montrerons encore - mis lui aussi en souci.
Le présentifier s’attendant-conservant constitue la familiarité conformément à laquelle le Dasein comme être-l’un-avec-l’autre s’y " reconnaît " dans le monde ambiant public.
Nous comprenons existentialement le laisser-retourner comme un laisser-- être ".
C’est sur sa hase que l’à-portée-de-la-main peut faire encontre à la circon-spection comme l’étant qu’il est.
Par suite, nous pouvons éclairer encore plus avant la temporalité de la préoccupation si nous prenons garde à ces modes du laisser-faire-encontre circon-spect qui ont été caractérisés auparavant1 comme imposition, insistance et saturation.
L’outil à-portée-de-lamain, considéré en son " en-soi véritable ", ne fait justement pas encontre à un percevoir thématique de choses, mais dans la non-imposition de ce qui se laisse trouver dans l’" évidence " de son " objectivité ".
Mais lorsque dans le tout de cet étant quelque chose s’impose alors apparaît du même coup la possibilité que la totalité d’outils s’impose comme telle.
Comment le laisser- retourner doit-il être existentialement structuré pour pouvoir laisser faire encontre quelque chose qui s’impose ? La question ne vise plus maintenant des incitations factices infléchissant l’attention vers quelque chose de prédonné, mais le sens ontologique de cette possibilité d’inflexion comme telle.
De l’inemployable - par exemple le refus déterminé opposé par un outil - ne peut s’imposer que dans et pour un usage concret.
Même le " percevoir " et le " représenter " le plus aigu et le plus persévérant de choses ne saurait jamais découvrir quelque chose comme l’endommagement de l’instrument.
L’avoir-en-main doit pouvoir être perturbé pour que du non-maniable fasse encontre.
Or qu’est-ce que cela signifie ontologiquement ? Le présentifier attentif-conservant est retenu, par ce qui se dégagera ensuite comme endommagement, dans son identification aux rapports de tournure.
Le présentifier, qui est cooriginairement attentif au pour-quoi, est arrêté auprès de l’outil utilisé, et cela de telle façon que c’est maintenant seulement que le pour-quoi et le pour.
font encontre expressément.
Néanmoins, le présentifier lui-même peut à son tour rencontrer seulement un étant inapproprié pour.
, dans la mesure où il se meut déjà dans un conserver attentif de ce avec quoi il retourne de quelque chose.
Le présentifier est " arrêté ", autrement dit : dans son unité avec le s’attendre conservant, il se place encore davantage en lui-même et constitue ainsi la " considération, l’examen - et l’élimination de la perturbation.
Si l’usage préoccupé était simplement une séquence de " vécus " se déroulant " dans le temps ", et même si ceux-ci étaient aussi intimement " associés " que l’on voudra, un laisser-faireencontre de l’outil s’imposant comme inemployable demeurerait ontologiquement impossible.
Quoi qu’il rende accessible comme " usable " en fait de complexes d’outils, le laisser-retourner doit comme tel se fonder dans l’unité ekstatique du présentifier attentif-conservant.
Comment, maintenant, la " constatation " de ce qui manque, c’est-à-dire n’est pas à- portée-de-la-main (et non pas simplement à-portée-de-la-main comme non-maniable), est-elle possible.
Du non-à-portée-de-la-main est découvert circon-spectivement dans le regret.
Celui- ci, ainsi que le " constat " fondé en lui du non-être-à-portée-de-la-main de quelque chose, a ses présuppositions existentiales propres.
Le regretter n’est nullement un non-présentifier, mais un mode déficient du présent, au sens d’un non-présentifier d’un étant attendu ou toujours déjà disponible.
Si le laisser-retourner circon-spect n’était pas " nativement " attentif à ce dont il se préoccupe et si le s’attendre ne se temporalisait pas en unité avec un présentifier.
alors le Dasein ne pourrait jamais " trouver " que quelque chose fait défaut.
Inversement, la possibilité de l’être-surpris par quelque chose se fonde en ceci que le présentifier attentif d’un à-portée-de-la-main est in-attentif à un autre à-portée-de-la-main se tenant avec le premier dans un contexte possible de tournure.
C’est l’in-attention propre au présentifier perdu qui ouvre pour la première fois l’espace de jeu " horizontal " à l’intérieur duquel du surprenant peut assaillir le Dasein.
Ce que l’usage préoccupé ne maîtrise pas en tant que produire, que procurer, mais aussi en tant que détourner, que tenir-éloigné, que protection contre.
, cela se dévoile dans son insurmontabilité.
La préoccupation s’en arrange.
Toutefois, cet accommodement de.
est un mode propre du laisser-faire-encontre circon-spect.
C’est sur la base de ce découvrir que la préoccupation peut trouver devant elle ce qui dérange, perturbe, empêche, menace, et en général résiste d’une manière ou d’une autre.
La structure temporelle de l’accommodement réside dans une non-conservation attentive-présentifiante.
Le présentifier attentif, par exemple, ne compte pas " sur " l’étant inapproprié, mais néanmoins disponible.
Le ne-pas- compter-avec.
est un mode du tenir-compte de ce à quoi l’on ne peut s’en tenir.
Il n’est pas oublié, mais conservé de telle manière qu’il demeure justement à-portée-de-la main en son inappropriement.
Un tel étant appartient au fonds quotidien du monde ambiant facticement ouvert.
C’est seulement dans la mesure où du résistant est découvert sur la base de la temporalité ekstatique de la préoccupation que le Dasein factice peut se comprendre en son abandon à un " monde " dont il ne devient jamais maître.
Même lorsque la préoccupation demeure restreinte à l’urgence de ce qui s’impose quotidiennement à elle, elle n’est pourtant jamais un pur présentifier, mais jaillit d’un conserver attentif sur la base duquel - s’il n’est lui- même ce " fondement " - le Dasein existe en un monde.
Par suite, le Dasein facticement existant s’y reconnaît toujours déjà d’une certaine manière dans un " monde " étranger.
Le laisser-retourner de la préoccupation fondé par la temporalité est une compréhension encore tout à fait préontologique, non-thématique de la tournure et de l’être-à-portéede-la- main.
Dans quelle mesure finalement la temporalité fonde également la compréhension de ces déterminations d’être comme telles, cela sera montré dans la suite.
Auparavant, il convient de mettre encore plus concrètement en évidence la temporalité de l’être-aumonde.
Dans cette intention, nous suivrons la " formation " de la conduite théorique vis-à-vis du " monde " à partir de la préoccupation circon-specte pour l’a-portée-de-la-main.
La découverte circon- specte, aussi bien que théorique, de l’étant intramondain est fondée sur l’être-au-monde.
L’interprétation temporalo-existentiale de celle-là préparera donc la caractérisation temporelle de cette constitution fondamentale du Dasein.
Que nous nous interrogions dans le cours d’analyses ontologico-existentiales sur la " naissance " de la découverte théorique à partir de la préoccupation circon-specte, cela suffit déjà à indiquer que ce ne sont pas ici l’histoire et l’évolution ontiques de la science, ses conditions factices et ses finalités prochaines qui seront prises pour thème.
Nous interrogeant au contraire sur la genèse ontologique du comportement théorique, nous demandons : quelles sont les conditions inhérentes à la constitution d’être du Dasein et existentialement nécessaires qui permettent que le Dasein puisse exister selon la guise de la recherche scientifique ? Ce questionnement vise un concept existential de la science.
De lui se distingue le concept " logique ", qui comprend la science du point de vue de son résultat et la détermine comme une " connexion de dérivation de propositions vraies, c’est-à-dire valides ".
Le concept existential comprend la science comme une guise de l’existence et, du même coup, comme un mode de l’être-au-monde, mode qui découvre, ou qui ouvre de l’étant, ou de l’être.
Toutefois, l’interprétation existentiale exhaustive de la science ne peut être accomplie que si le sens de férie et la " connexion " entre être et vérité1 sont éclaircis à partir de la temporalité de l’existence.
Les réflexions qui suivent préparent la compréhension de cette problématique centrale, à l’intérieur de laquelle seulement l’idée de la phénoménologie est elle aussi développée, en opposition à son préconcept, indiqué dans notre introduction Conformément à l’étape jusqu’ici atteinte par notre recherche, une autre restriction s’impose à l’interprétation du comportement théorique.
Tout ce que nous examinons, c’est le virage de la préoccupation circon-specte pour l’à-portée-de-la-main en recherche du sous-la- main trouvable à l’intérieur du monde, et cela avec l’intention directrice de percer jusqu’à la constitution temporelle de l’être-au-monde en général.
Ce virage du maniement, de l’usage, etc.
pratiquement "circon-spect en investigation " théorique ", il est d’abord tentant de le caractériser de la manière suivante : le pur a-visement de l’étant prend naissance lorsque la préoccupation s’abstient de tout maniement.
Le facteur décisif de la " formation " du comportement théorique se trouverait ainsi dans la disparition de la praxis, et c’est même justement lorsque l’on pose la préoccupation pratique " comme le mode d’être primaire et prédominant du Dasein factice que la " théorie " est considérée comme devant sa possibilité ontologique au défaut de la praxis, c’est-à-dire à une privation.
Seulement, le suspens d’un maniement spécifique dans l’usage préoccupé ne laisse pas simplement derrière lui la circon-spection qui le guidait, à la manière d’un résidu.
Bien plutôt la préoccupation se déplace-t-elle proprement en une " pure circon-spection ".
Cependant, l’attitude - théorique " n’est encore nullement atteinte par là, au contraire : le séjour qui s’interrompt avec le maniement peut revêtir le caractère d’une circon-spection plus aiguë, et c’est la " considération ".
l’examen du résultat atteint, en tant que coup d’oeil d’ensemble sur le " chantier au repos ".
L’abstention de l’usage du l’outil est si peu déjà " théorie " que la circon-spection séjournante, " considérative " demeure totalement attachée à l’outil offert à la préoccupation, à-portée-de-la-main.
L’usage " pratique " a ses guises propres de séjour.
Et de même qu’à la praxis revient sa vue (" théorie ") spécifique, de même la recherche théorique ne va pas sans une praxis à elle propre.
La lecture des mesures en tant que résultat d’une expérimentation a souvent besoin d’un dispositif " technique " compliqué.
L’observation au microscope est assignée à la production de " préparations ".
Les fouilles archéologiques, préalables à l’interprétation de la " trouvaille ", ne vont pas sans les plus grossières manipulations.
Cependant, même l’élaboration " la plus abstraite " de certains problèmes, même la fixation du résultat acquis manie - par exemple - le crayon.
Si " peu intéressants " et " évidents " que soient de tels éléments constitutifs de la recherche scientifique, ils ne sont pourtant rien moins qu’indifférents ontologiquement.
On peut certes trouver circonstancié et superflu ce renvoi explicite au fait que le comportement scientifique comme guise de l’être- au-monde n’est pas seulement une " activité purement spirituelle " - qui ne verrait pourtant d’après cette trivialité que l’endroit où passe la frontière ontologique entre comportements " théorique " et " athéorique " n’est nullement manifeste ! On fera valoir que tout maniement, en science, ne se trouve jamais qu’au service de la considération pure, de la découverte et de l’ouverture investigatrices des " choses mêmes ".
Le " voir ", au sens le plus large du terme, règle tous les " dispositifs " et garde la primauté.
" De quelque manière et par quelques moyens qu’une connaissance puisse se rapporter à des objets, celle par laquelle elle s’y rapporte immédiatement, et d laquelle tend toute pensée en tant que moyen (nous soulignons) est l’intuition " L’idée d’intuitus guide toute interprétation de la connaissance depuis les débuts de la philosophie grecque jusqu’à nos jours, que cet innuitus soit facticement atteignable ou non.
Conformément à la primauté du " voir ", la mise en lumière de la genèse existentiale de la science devra prendre son point de départ dans une caractérisation de la circon-spection qui guide la préoccupation " pratique ".
La circon-spection se meut dans les rapports de tournure du complexe à-portée-de-la- main d’outils.
Elle est elle-même à son tour soumise à la direction d’une vue-d’ensemble plus ou moins expresse sur la totalité d’outils de ce qui est à chaque fois monde d’outils, ainsi que du monde ambiant public qui appartient à celui-ci.
La vue-d’ensemble n’est pas simplement un ramassage après coup de sous-la-main.
L’essentiel de la vue-d’ensemble est le comprendre primaire de la totalité de tournure à l’intérieur de laquelle s’engage à chaque fois la préoccupation factice.
La vue-d’ensemble qui éclaire la préoccupation reçoit sa " lumière " du pouvoir-être du Dasein, en-vue-de quoi la préoccupation existe comme souci.
La circon- spection " d’ensemble " de la préoccupation rapproche, en toute utilisation et maniement, l’à-portée-de-la-main du Dasein, selon la guise d’une explicitation de ce qui est pris en vue.
L’approchement spécifique, circon-spectivement explicitant de l’étant dont on se préoccupe, nous l’appelons la réflexion.
Son schème spécifique est le " si.
, alors.